[Test] A Plague Tale: Innocence – A ne pas rat-er

Nommé dans sept catégories pour les Pégases (les César des jeux vidéo), A Plague Tale: Innocence, en a remporté six, dont celles de l’excellence visuelle, du meilleur univers sonore, du meilleur personnage ainsi que le Pégase du meilleur jeu vidéo. C’était une belle occasion pour moi de revenir sur le test de ce chef-d’oeuvre !

Le studio bordelais Asobo risquait gros en proposant A Plague Tale: Innocence en tant que projet personnel, s’affranchissant de leur étiquette de studio travaillant à la commande. Plongez dans une aventure médiévale fascinante et réaliste qui vous fera voir la France et les rats d’une toute autre façon.

Conditions du test :
Le jeu a été testé sur Playstation 4 avec un exemplaire physique acheté dans le commerce.

Un jeu très humain

L’histoire de A Plague Tale: Innoncence prend place en l’an de grâce 1348, en France. La guerre de Cent Ans fait rage mais la famille De Rune ne semble pas avoir à s’en soucier. Le seul problème de cette famille de nobles est la maladie du petit Hugo que personne n’arrive à guérir.

Et comme toute bonne aventure initiatique, il faut du drame pour avancer ! L’Inquisition inquisitionne et assassine les parents de Hugo et Amicia (sa grande sœur) qui vont devoir tout faire pour échapper à la mort ainsi qu’à la peste (le COVID-19 aurait fait pâle figure à l’époque) qui ravage le pays tout en évitant de se faire dévorer vivants par des rats pas vraiment sympathiques.

A Plague Tale: Innocence propose une direction artistique qui vous happe dès les premières minutes de jeu : une musique excellente, un univers réaliste à souhait et une histoire ponctuée d’éléments fantastiques qui ne vous feront lâcher votre manette qu’une fois le jeu terminé. Heureux soient les amateurs de bonnes histoires : la légende d’Amicia et Hugo ici contée vous fera passer de longues nuits à rêver de rats, de peste et d’espoir.

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Jusqu’ici tout va bien !

Et que dire de l’écriture des personnages ? Elle est formidable, tout simplement. Le développement des relations entre les différents personnages, les thèmes abordés de façon plus grave qu’à l’accoutumée donne une dimension terriblement humaine au titre. Je pense par exemple aux premiers meurtres commis par Amicia et Hugo, mal vécus par ces derniers qui ne sont encore que des enfants n’ayant absolument pas été habitués à la violence, à la haine.

Ils vont devoir apprivoiser un monde qui ne leur est absolument plus familier en une fraction de seconde et leur humanité s’en trouvera changée à jamais. Une grande force d’A Plague Tale: Innoncence réside aussi dans l’attention particulière donnée aux liens fraternels qui unissent Amicia et Hugo. Cette notion régit 85% du gameplay. Assez déroutant au début, on en vient à vraiment paniquer lorsque les deux ne sont pas ensemble.

Mort aux rats

Je crois qu’il est important de faire un point sur le gameplay. Comme expliqué plus haut, vous serez souvent amenés à jouer avec Amicia et Hugo mais aussi avec juste l’un ou l’autre. Si des réflexes arrivent tout de suite côté gameplay, le titre nous propose aussi quelques nouveautés vraiment sympathiques.

Pour un jeu d’aventure, A Plague Tale: Innoncence fait la part belle à l’infiltration, ce qui tombe sous le sens pour nos héros qui vont passer leur temps à se soustraire aux rats ou à l’Inquisition pour mener à bien leur périple. Pour éviter les soldats on pourra donc s’accroupir derrière des éléments de couverture de façon classique, se dissimuler dans des hautes herbes, faire diversion avec des lancers de pierres sur des objets métalliques ou casser des pots.

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Les rats sont partout

De surcroît, Amicia est munie d’une fronde, bruyante mais capable de mettre hors d’état de nuire un soldat sans casque. Vous constaterez rapidement que votre arsenal de fortune ne suffira pas à contrer ou échapper aux hordes de rats sans vous investir un minimum.

Je vous l’ai dit le jeu est beau. Mais les rats ! Les rats ! C’est une réussite ! Visuellement, la gestion des amas de rongeurs est impressionnante. Les rats grouillent, dévorent tout ce qui se trouve sur leur passage (même les humains, surtout les humains…), et se faufilent partout pour éviter la lumière. Il vous faudra apprivoiser cette faiblesse pour éloigner ces immondes rats noirs et avancer dans l’histoire. Ainsi, chaque brasier, chaque torche aura son utilité. Tout comme la nourriture, les lanternes, etc. Dans A Plague Tale: Innocence rien n’a été laissé au hasard !

Ainsi, à force d’apprendre par l’expérience, Amicia devient capable au fil de temps de créer de l’Ignifer pour allumer les braises, du Somnum pour endormir un ennemi approché par l’arrière, du Devorantis pour forcer un soldat à retirer son casque, du Luminosa pour détruire un groupe de rats, et bien d’autres concoctions qui l’aideront à protéger son frère.

Le diable est dans les détails

Vous aimez le craft ? L’artisanat et les arbres de talents ? Vous allez adorer A Plague Tale: Innocence ! Ramasser de l’alcool, du tissu, du cuir, des outils, de la ficelle et tout ce que vous trouverez sur votre chemin vous aidera toujours à vous en sortir en améliorant l’équipement et les aptitudes d’Amicia. Ce ne sont pas moins d’une vingtaine d’améliorations qui vous sont proposées pour agrémenter votre expérience de jeu.

A Plague Tale: Innocence est un jeu où il faut avancer, quoi qu’il arrive et par tous les moyens possibles. Vous n’arrivez pas à résoudre une énigme malgré votre équipement ? Portez attention aux personnages qui sauront vous aider à trouver des solutions. Une bonne technique pour ne pas se sentir assisté par des éléments mis en surbrillance !

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Fuir ou mourir

Comme dit plus haut, le jeu joue sur les détails pour rendre les heures passées sur le titre comme des moments riches dont on se souviendra. On se souviendra avec plaisir de la petite main de Hugo qui glisse dans celle d’Amicia, on se souviendra de Hugo croquant dans une pomme avec plaisir, on se souviendra d’Amicia qui galère à traverser une marre de boue et portera Hugo quand il sera à bout de forces. Ces petits détails font à mon sens toute la différence : A Plague Tale: Innocence n’est pas un jeu, c’est une histoire dont chaque partie de nous est le héros.

C’est aussi un titre qui ravira les amateurs du Moyen-Âge avec les objets à collectionner, la bande son enivrante au violoncelle, à la viole de gambe ou encore au nyckelharpa. J’ai personnellement acheté l’OST sans hésiter, elle s’utilise très bien dans une partie de JdR ou simplement pour travailler.

Rats-vissant

C’est quasiment un sans faute pour la pépite d’Asobo Studios, A Plague Tale: Innocence est un classique à jouer absolument. L’aventure vous tiendra en haleine durant plus d’une dizaine d’heures si vous passez du temps à contempler le paysage.

La possibilité de switcher facilement entre les voix anglaises et françaises permet de constater qu’un très bon travail a été réalisé sur les jeux d’acteurs. Je l’avoue, j’ai versé quelques larmes de haine lorsque je ratais des énigmes et pas mal de larmes de tristesse en suivant l’histoire d’Amicia et Hugo.

A Plague Tale: Innocence est une aventure qui ne vous laissera pas insensible et vous permettra peut-être de vaincre votre peur des rats !

Vous aimerez si :
– Les jeux d’aventures possédant une narration solide vous plaisent.
– Vous n’êtes pas fermé(e)s à l’idée de jouer un enfant.
– Les énigmes ne vous font pas peur.

Vous n’aimerez pas si :
– Vous avec du mal avec l’aberration chromatique (le fait d’avoir du flou en dehors de la zone centrale).
– Vous cherchez une très longue aventure.
– Vous n’aimez vraiment, vraiment pas les rats.

Nova

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