[Test] Vampyr : le pur-sang entre en piste

Le studio DONTNOD Entertainment nous propose aujourd’hui un RPG sur le thème des vampires. Sous le nom de Vampyr, le jeu nous proposera heureusement nettement plus d’originalité dans son scénario, que dans son nom.

Le studio français qui a déjà accouché du célèbre Life is Strange revient avec Vampyr, qui a été très attendu par le public. Avec un pitch alléchant à base de RPG narratif doté d’une ambiance londonienne des années 1920, grippe espagnole et après-guerre. Alors sans plus attendre, partons avec Jonathan Reid à la découverte de cette aventure ! Enfilez votre plus beau haut de forme, n’oubliez pas votre montre à gousset et c’est parti pour Vampyr !

En avant Morty ! Direction Londres !

Alors que la première guerre mondiale touche à sa fin, nous voici débarqués à Londres en pleine épidémie de grippe espagnole. C’est donc aux commandes de Jonathan Reid, (célèbre hématologue tout juste de retour du front français, et récemment décédé) que notre aventure commence, par son réveil dans une fosse commune.

Homme de science, le docteur Reid part donc en quête de réponses sur son nouvel état et sur l’identité du responsable de sa transformation. Là où le développement est intéressant, c’est que le studio DONTNOD nous fait jouer un médecin vampire, et ça change tout. Tiraillé entre son désir de préserver la vie humaine et son irrépressible besoin de sang frais, l’aventure va sans arrêt nous imposer des choix moraux avec un impact fort sur le jeu, puisque plusieurs fins seront possibles. De même que le développement de l’histoire peut varier selon les citoyens que nous décidons de sacrifier ou non.

Le jeu repose d’ailleurs en grande partie sur ces choix, car ici pas de choix de difficulté à la création de la partie, mais le choix permanent de se nourrir sur des PNJ nous offrant ainsi de grandes quantités d’expériences rendant donc le jeu plus simple. Chaque citoyen possède également une « qualité du sang » qui peut être améliorée en proposant des médicaments au patient. Un bon moyen de gagner plus d’expérience est donc de soigner quelqu’un avant de le tuer.

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Le pire premier jour qu’on puisse faire dans un boulot…

Un jeu narratif pur-sang

Clairement, Vampyr mérite le titre d’action-RPG narratif. Les PNJ et donneurs de quêtes sont très nombreux, de même que les lignes de textes. Le tout est grandement encouragé par un système d’indices, qui grosso modo, consiste à mieux connaître les habitants des différents quartiers afin d’augmenter leur potentiel d’expérience en cas de petit creux. En outre, les lignes de dialogues sont entièrement doublées et d’une écriture plutôt convaincante, même si on pourra avoir l’impression que le héros pousse un peu trop sur les questions.

Il en résulte un nombre incalculable d’aller-retours entre les différents PNJ si on veut connaître toute leur histoire et ce qu’ils ont à nous dire. Cela est parfois un peu agaçant mais majoritairement plutôt amusant. On arrive à oublier les voyages au pas de course malgré l’absence de voyages rapides entre les abris qui auraient été un grand plus au titre.

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Va surement falloir quelques clous en plus… Pour être sûr m’voyez!

Heureusement pour nous, le rendu du jeu en terme d’atmosphère est très bien maîtrisé. Dans un Londres post-victorien qui fait mouche, le jeu reste sombre sans pour autant nous plonger dans le noir et ne succombe jamais aux effets un peu trop trashouille qu’on a déjà pu voir sur ce genre d’ambiance.

En rouge et noir

Jonathan Reid aura accès à une palanquée de compétences toutes aussi intéressantes que bien pensées. Allant de l’autophagie à la lance de sang, il y en a pour tous les goûts. Les joueurs agressifs pourront choisir de mettre des coups de griffes, d’utiliser la lance de sang ou le nuage explosif. Les joueurs plus discrets pourront opter pour une invisibilité et un dash pour surprendre leurs adversaires, alors que les plus défensifs auront le droit à un bouclier.

Pour ma part, j’ai choisi de mélanger les styles en basant l’essentiel de mon aventure sur le combat à l’épée avec des compétences à distance pour les boss qui ont des phases. Et je doit dire que pouvoir choisir sa façon de jouer est tout à fait jouissif, d’autant qu’il est possible de réinitialiser totalement ses compétences afin de pouvoir tester un nouveau style ou réparer une erreur de choix. Pour sublimer tout ça, vous aurez également à choisir entre trois ultimes au style plutôt différents mais fondamentalement prévus pour tuer.

Comme si cela ne suffisait pas, vous aurez également un équipement composé d’une arme de combat en main droite (épée une main, hâche…) et une arme en main gauche qui peut être un crucifix, un scalpel, une arme à feu ou une arme à deux mains directement. Pour chaque arme, vous aurez la possibilité de les améliorer sur cinq niveaux et pour chacun de ses niveaux de rareté vous aurez en plus un choix d’amélioration passive à faire. Par exemple, en passant mon épée niveau 2, j’ai pu choisir entre gagner du sang à chaque coup réussi (sang qui sert à se soigner et à lancer la plupart des compétences) ou avoir une diminution de l’endurance nécessaire pour chaque coup d’épée, et donc pouvoir taper plus souvent.

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C’est un peu comme faire ses courses sur internet en fait, on choisi, on mange.

Tout cela rend les combats dynamiques et vraiment prenants car on nous permet d’aborder chaque combat comme on le désire et certains peuvent s’avérer assez compliqués si l’on décide d’épargner les citoyens. En revanche, si on en vient à tuer pour le plaisir, l’expérience que l’on emmagasine est énorme et nous permet d’améliorer nos compétences sans compter. Les combats deviennent alors faciles, voire trop faciles mais c’est à vous de décider de la difficulté auquel vous voulez jouer, et je trouve que c’est la meilleure idée que Vampyr nous propose.

Grisaille à Londres

Tout n’est pas rouge dans ce monde de Vampyrs. Il y a aussi de la grisaille, et j’espère que ces nuages qui obscurcissent ce magnifique paysage de Londres, détruit par la grippe espagnole, sera vite remplacé par un ciel lumineux. Mais pour cela, il va falloir que les développeurs prennent les bonnes décisions dans un avenir proche. Tout d’abord, le plus choquant, l’IA. Elle souffre visiblement des mêmes symptômes que les londoniens car elle a l’air parfois amorphe, ou complètement stupide, au choix. En combat, il vous suffit de monter sur une hauteur pour rendre les ennemis fous. Digne d’un jeu qu’on regarde parfois avec nostalgie quand on tombe dessus dans notre ludothèque. Éloignez-vous de quelques mètres et les ennemis vous oublient purement et simplement pour retourner à leurs zones affectés, sans regagner leurs points de vie. Les plus filous pourront en profiter pour se simplifier la vie. Heureusement, ces problèmes d’IA se limitent aux combats de rue et ne sont pas présents pour les boss ou le scénario. Je parlais plus haut de monter sur des hauteurs, eh bien cela va me servir de transition !

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On dirait pas, mais à pied ça en fait d’la marche !

J’ose espérer que si je vous parle de Dishonored vous allez suivre, sinon allez y jouer et revenez lire cet article ! Bref, dans Vampyr, Jonathan dispose d’une faculté de déplacements instantanés qu’il utilise uniquement de manière scriptée pour traverser un pont ou atteindre une fenêtre dans le scénario. Et c’est bien dommage que nous ne puissions pas l’utiliser à volonté, comme celui de Corvo. Cela rend l’exploration dénuée d’intérêt. Avoir un vampire surpuissant pour passer ses nuits à courir dans Londres comme un péquenaud, ça entache un peu le mythe…

Vous aurez également le droit à quelques bugs de caméra, mais rien de bien méchant et nul doute que cela sera vite corrigé.

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Au cas ou vous vous demandez comment j’ai fini le jeu…

Parlons peu mordons bien

Vampyr est un bon RPG et il lui manque juste un peu de travail pour qu’il devienne un très bon RPG qui marquera les esprits. L’ambiance et la scénarisation sont largement maîtrisées, de même que les dialogues et les choix de gameplay. Le studio DONTNOD Entertainment a pensé à presque tout, offrant le choix aux joueurs pressés de tuer tout le monde afin de se concentrer sur la trame principale, ou juste pour le plaisir de recommencer le jeu afin de découvrir une autre fin. En bref, si l’IA gagne en QI, si l’exploration devient un peu plus ouverte (grâce notamment au déplacement rapide) et si les quelques bugs subsistants sont gommés, alors Vampyr deviendra incontournable.

Vous aimerez si :
– Vous aimez les RPG.
– La liberté totale de difficulté.
– Les dialogues sans failles.

Vous n’aimerez pas si :
– Beaucoup de dialogues ça vous tend.
– Le moindre bug vous tend aussi.
– Vous n’aimez pas marcher (dans un jeu).