[Test] Dead in Vinland : de la survie et des Vikings

Le studio français CCCP est de retour deux ans après Dead in Bermuda, avec un titre qui va marquer les esprits : Dead in Vinland, un jeu où tactique au tour par tour et survie font bon ménage. Découvrons ensemble ce que ces vikings nous réservent.

Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi j’aime autant les jeux indépendants, c’est pour ce genre de petite pépite qui apparaît de temps en temps. Dead in Vinland est intéressant de par sa difficulté, son exigence et son côté punitif qui ne laisse guère place à l’erreur. Tous les éléments sont présents pour que cette joyeuse bande de Vikings nous fasse passer encore de sacré nuits ou le temps file plus vite qu’il ne devrait.

 

Pas mort en vain

Dans Dead in Vinland vous êtes aux commandes d’une famille qui s’échappe de justesse de sa terre natale à cause de la « bâtardise » du chef de famille Eirik. Nous voilà donc échoués sur une île supposée déserte avec la famille au complet composée du père en question, de Blodeuwedd sa femme, de la belle-sœur supposée sorcière Moïra ainsi que de la jeune fille Kira. Le jeu ouvre sur de longues lignes de dialogues qui seront omniprésentes tout au long du titre. Ces prises de parole sont autant présentes dans les événements divers et variés qui vont joncher notre aventure qu’entre les personnages eux-même durant les soirées au coin du feu. Mais toute cette narration n’est pas juste là pour nous plonger dans l’histoire, puisqu’elle influe directement sur l’évolution des personnages.

dead in vinland
Des dialogues parfois redondants mais toujours impactants.

Jauges… Jauges everywhere !

Comme je vous le disait, les dialogues influent sur le personnages, mais je vais vous expliquer cela plus en détails. Dans Dead in Vinland, chaque personnage possède différentes jauges, cinq au total. Le sommeil qui va influencer directement vos performances dans tous les domaines du jeu, la faim qui va elle aussi ralentir vos performances, les blessures qui vont provoquer des malus plus ou moins graves dans différentes activités comme la chasse ou l’exploration et la maladie qui va sensiblement avoir les même effets, mais sur d’autres activités et qui va souvent augmenter la dernière jauge de la dépression.

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Chaque choix aura des conséquences dans tout les sens.

 

Dead in Vinland repose en majeure partie sur ces jauges, et il suffit que l’une d’elle atteigne 100% sur un seul des personnages pour provoquer un game over immédiat et immuable. Ici, pas de jet de survie ou de points de destin, c’est retour immédiat au menu principal avec la boule au ventre et des envies de se transformer en viking… pour de bon ! Et pour compliquer le tout, une flopée de dangers rodent et menacent de vous tuer à chaque instant. Que ce soit lors de combat ou par déshydratation, vous allez souvent vous retrouver dans des situations qui peuvent passer de « compliquée » à « bordel c’est la merde là ! ».

 

Avec ceci ? Un Doliprane sans sauce avec supplément Red Bull.

Car oui, Dead in Vinland est un jeu compliqué, du genre vraiment. Faire survivre vos naufragé(e)s va demander de grosses réflexions, parfois des prises de tête. Car, non content de survivre, il vous faudra aussi développer votre base, explorer votre environnement et survivre aux découvertes que vous allez faire. Et bien sûr recruter de nouveaux compagnons secondaires (qui eux peuvent mourir sans poser trop de soucis). Toutes ces mécaniques et ces ajouts (même s’ils s’imbriquent tous parfaitement les uns aux autres) offrent de nombreux arcs narratifs originaux et compliquent les relations de notre petit noyau familial au fur et à mesure que l’on passe de l’abri de base à un petit clan autonome.

Pour ajouter à tout ce joyeux petit assemblage de gestion au cas par cas, chaque personnage possède une ribambelle de caractéristiques rassemblées en quatre catégories. Chacune d’elle étant elle-même composée de sous catégories. Cela donne un grand nombre de variable impactées par les différents malus liés aux jauges dont j’ai parlé plus haut.

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Je vous laisse deux minutes pour tout mémoriser !

Développons tout ça… Encore

Concrètement voici comment ça ce passe dans Dead in Vinland, car je pense que j’ai perdu du monde avec mes explications. Une journée est composée en trois phases : le matin, l’après-midi et la nuit. Dans la première partie vous assignez vos petits potes à différentes tâches : chasse, bois, eau etc. L’après-midi rebelote on remet ça, on cuisine ce qu’on a chassé, on construit, on se soigne on se repose. La dernière partie se passe le soir autour du feu. Cette phase est axée sur le dialogue et fait la part belle aux arcs narratifs. C’est aussi le moment où l’on partage l’eau et la nourriture selon les besoins et les disponibilités.

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Ce soir tout le monde a le droit de boire.

 

C’est aussi là que l’impact de la météo sera le plus cruel, car je n’en ai pas parlé mais selon le temps qu’il fait vos naufragé(e)s vont plus ou moins passer une bonne journée. En cas de pluie la dépression montera d’avantage mais l’eau ne sera pas un problème, en cas de sécheresse votre feu sera plus puissant, mais la fatigue sera plus présente. Également, en fin de journée viendra le moment de l’évolution des malus et bonus de vos personnages. Par exemple un personnage ivre passera lors de la nuit dans l’état « gueule de bois ». Vous l’aurez compris, beaucoup de chose se passent lorsque le soleil est couché, de même que certains événements aléatoires peuvent survenir en fonction de votre avancée dans l’exploration de l’île.

 

Si la table t’embête, mets-y un coup de tête

Car oui, qui dit Viking dit baston, et je me suis dit que garder ça pour la fin c’était une bonne idée. Dans Dead in Vinland, les combats peuvent survenir de plusieurs manières différentes, la plupart du temps dû à l’exploration mais parfois ils font partis de l’histoire. Pour ceux qui connaissent, ils ressemblent beaucoup à Darkest Dungeon. Les mécaniques sont proches de même que l’impact de ceux-ci.

Vous ne pourrez jamais avoir plus de trois combattants, qui seront au choix au corps à corps ou à distance. Pour chaque tour de jeu, vos personnages auront des points de combats, et chaque compétence coûte un certains nombre de ses points. Rien de bien folichon en terme de renouveau jusque-là. Cependant, là où cela devient compliqué c’est que les blessures subies sur le champ de batailles impactent directement votre personnage tout au long de l’aventure. Aussi, une blessure légère ne durera que quelques jours, mais en cas de gros soucis, c’est une blessure grave et un personnage qui devient presque inutile. Et oui, les combats vont eux aussi impacter vos jauges…

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Là, c’est quand on foire un combat

Un Viking presque parfait

On y été presque, mais Dead in Vinland souffre encore de quelques soucis. Par exemple, j’en parlais plus haut mais le jeu est trop punitif. Il peut arriver de perdre à cause d’un choix fait plusieurs heures de jeu plus tôt. Le soucis ici c’est que tous les dialogues sont obligatoires, donc la rejouabilité est vite impactée par ce problème si vous n’aimez pas rejouer les mêmes tirades. De même que l’envie de baisser la difficulté pour s’éviter la répétition en ayant des choix plus simples. Également quelques graphismes inégaux, ce qui est dommage lorsqu’on opte pour ce type d’univers graphique, ainsi que quelques arcs narratifs qui donnent l’impression d’avoir été écrit parce qu’il le fallait.

En bref, en résumé

Pour conclure, je dirait que nous avons là un jeu vendu à moins de 20 euros qui vaut largement votre temps et votre argent. L’histoire est prenante, les mécaniques sont maîtrisées, la musique est vraiment géniale et franchement vivre ce genre d’épopée dans un univers viking, ça fonctionne bien ! Alors procurez-vous le jeu, et bonne survie au Vinland !

 

Vous aimerez si :
– Vous aimez les jeux de survie.
– L’ère vikings vous branche.
– La gestion difficile ne vous fait pas peur.

Vous n’aimerez pas si :
– Elle vous fait peur.
– La survie c’est pas votre truc.
– Vous voulez des combats rapide et facile.