[Test] Edgar – Bokbok à Boulzac sans gloubi-boulga !

Mais avec des cucurbitacées, beaucoup même. Disons que c’est un des éléments marquant du jeu Edgar – Bokbok à Boulzac, développé par le studio français La Poule Noire (un seul cocorico, vu que c’est une poule et pas un coq… Enfin, bref), sorti le 26/02/2020 sur Nintendo Switch, Xbox One et sur PC. C’est le tout premier jeu créé par une bande de potes, rencontrés sur les bancs de l’école et voulant proposer une vision du jeu vidéo sans prise de tête et avec humour. Cela tombe plutôt bien, j’aime rire.

Conditions du test :
Le jeu a été testé sur Nintendo Switch avec une clé fournie par le studio La Poule Noire.

Pitch oh mon pitch…

La ruralité française, une inspiration pour les décors !

Dans le jeu d’aventure Edgar – Bokbok à Boulzac, vous contrôlez un drôle de personnage au prénom éponyme. Un ermite pour certains, considéré comme un clodo pour d’autres. Vivant dans une forêt reculée, et disposant de vos propres ressources, vous subvenez à vos besoins grâce aux courges dont vous raffolez tant. Vous êtes accompagnés d’une poule (Pépette), se dévoilant être bien plus que votre animal de compagnie et avec qui vous interagissez beaucoup (le jeu est scripté et les animations avec la poule aussi).

Alors que vous êtes en pleine phase de farm pour faire pousser de délicieux légumes, votre semoir tombe en panne et c’est alors que l’aventure débute : vous partez à la recherche d’une étrange ressource dénommée razidium !

Arrivés dans le village de Boulzac avec votre fidèle poulette, de nombreuses péripéties et éléments perturbateurs vont émailler votre quête à la recherche du « précieux ». Votre histoire va prendre un tournant assez spécial avec des quêtes et énigmes à résoudre afin de progresser et de comprendre ce qu’il se trame au sein du mystérieux village de Boulzac.

Quand t’as un p’tit creux !

Le jeu Edgar se fini assez rapidement, il vous faudra compter environ 4 heures. La durée de vie n’est en rien un frein à l’histoire, au contraire, je me suis senti de plus en plus impliqué dans l’aventure au fil du temps. Mais cela reste évidemment trop court pour s’attacher aux personnages secondaires.

Le gameplay reprends le modèle classique des « point & click » avec le joystick pour se déplacer et le bouton « A » pour interagir avec des PNJ ou des objets. Vous aurez pas mal d’aller-retours à faire mais ce n’est pas si fastidieux car les temps de chargement sont rapides, et ça fait plaisir !

Attention cependant à ne pas passer trop vite certains dialogues, rien n’est laissé au hasard dans ce jeu (enfin, presque) et vous risqueriez de louper certaines informations. Bien que vous ayez la possibilité de reparler à certains PNJ, ils seront nettement moins bavards la seconde fois.

Le jeu est classé PEGI 12, c’est bien l’âge minimum qu’il faut pour comprendre ce qui nous est demandé, d’autant plus qu’il n’ y a aucun HUD ou interface pour nous assister. Si vous n’y jouez pas d’une traite, vous risquez de vite oublier où vous en étiez.

Des dialogues et des situations cocasses

Explosion dans les oreilles !

Un coup de cœur pour la direction artistique et pour la musique (notamment celle du générique de fin). Elles nous plongent à fond dans l’ambiance et donnent un côté attachant au jeu. Cependant, parfois la musique est totalement absente. Je ne me suis pas rendu compte si c’était une information pour me dire qu’il n’y avait rien ou pour marquer une tonalité particulière à ce moment de l’histoire (avec le recul, c’était peut-être un indice pour me dire que je n’étais pas sur la bonne voie).

Concernant les animations, c’est ce que l’on attend d’un jeu indépendant : c’est basique mais ça fait le taf. Bien entendu, il y a des scripts pour donner un peu de vie aux différents tableaux. J’aurais peut-être apprécié plus de détails dans certains contextes… (mais je ne vais pas spoiler). Petit bémol pour les interactions avec les différents PNJ, j’ai eu quelques fois du mal à trouver le bon angle pour leur parler (l’icône pour lancer le dialogue ne s’affichait pas toujours).

Vous retrouverez également une alternance jour / nuit et des changements météorologiques. Cela peut être scripté en fonction du scénario ou totalement aléatoire. L’approche peut sembler étrange quand un changement soudain de météo a lieu en plein milieu d’un décor (du soleil à une pluie foudroyante), mais cela aurait été compliqué techniquement de faire autrement à mon avis. Quand bien même, cela ne gêne en rien le gameplay.

Les dialogues sont très humoristiques et ça matche complètement avec l’univers. J’ai notamment pu remarquer que cela avait été particulièrement travaillé en remarquant dans les crédits que plusieurs personnes ont œuvrés sur ce point.

De nombreux mystères (et je ne parle pas de la glace)

La Poule aux jeux d’or ! 

C’est le premier jeu du collectif La Poule Noire et j’ai pu aisément ressentir toute la passion et les nombreux délires autour de la création de ce titre. Aucun bug majeur à souligner. J’ai beaucoup aimé les différentes références (vidéo-ludiques, cinématographiques et même audiovisuelles), que vous parviendrez facilement à déchiffrer. Il y a quelques phases de gameplay différentes, je préfère vous laisser la surprise de les découvrir mais j’aurais aimé qu’il y en ait encore plus ! Une fois votre aventure terminée, pensez à retourner sur le jeu pour profiter d’un end-game… savoureux !

La Poule Noire est actuellement en projet de financement participatif avec la plateforme Kickstarter pour son nouveau jeu To Hell With The Ugly que nous avons hâte de découvrir !

Vous aimerez si :
– Vous souhaitez rire avec des dialogues WTF.
– Vous voulez un jeu avec une belle narration à petit prix.
– Vous voulez soutenir un studio français à potentiel.

Vous n’aimerez pas si :
– Vous souhaitez une longue aventure très complexe (pas de rejouabilité)
– Les animations basiques vous déplaisent.
– Vous n’aimez pas les cucurbitacées et les poulets vous horripilent.