[Critique] Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire : un retour triomphant

Fortes du succès de la première saison sortie sur Netflix en janvier 2017, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire sont revenues en force sur la plateforme de streaming ce vendredi 30 mars 2018. N’écoutant que son courage, le rédacteur de cet article a outrepassé les injonctions du narrateur et du générique, et a visionné pour vous ces 10 nouveaux épisodes. Il n’y a aura ici point de spoiler, ni sur la première saison, et encore moins sur la deuxième.

 

Origines

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est originellement une série littéraire écrite par Daniel Handler (sous le pseudonyme de Lemony Snicket) entre 1999 et 2006. Destinée principalement à un jeune public , la saga composée de 13 tomes suit les aventures de Violette, Klaus et Prunille Baudelaire, trois enfants devenus orphelins après le décès de leurs parents dans l’incendie de la demeure familiale. La suite de livres a eu un énorme succès, pour des raisons qui seront citées plus tard, et a été adaptée partiellement en long métrage avec Jim Carrey en 2004.

Depuis 2015, l’adaptation de cette suite de livre en série télévisée est en projet, avec notamment l’auteur original dans l’équipe de scénaristes. Plus tard, il sera annoncé que Neil Patrick Harris, le célèbre Barney Stinson de How I Met Your Mother, rejoint le casting dans l’un des rôles principaux de la série. La première saison sort le 13 janvier 2017 sur Netflix, et obtient rapidement un énorme succès.

 

Synopsis

Nous l’avons dit, la saga retrace les aventures de Violette, Klaus et Prunille Baudelaire, devenus orphelins suite à un incendie. Violette, l’aînée, a 14 ans et fait office de McGyver, inventant toutes sortes d’objets extraordinaires avec ce qu’elle a sous la main. Klaus, le cadet de 12 ans, est un passionné de lecture, et a notamment la faculté de retenir la grande majorité de ce qu’il lit, il est donc particulièrement intelligent et cultivé. Quant à Prunille, benjamine de la famille, elle est encore trop jeune pour parler, mais possède des dents redoutablement acérées.

L’exécuteur testamentaire de leurs parents, Mr Arthur Poe, est chargé de les conduire à leur nouveau tuteur légal, en la personne du Comte Olaf, acteur de profession. Les trois enfants vont rapidement se rendre compte que ce dernier est beaucoup plus intéressé par leur compte en banque que par leur bien-être. Toute la suite de l’histoire est basée sur les sombres machinations du Comte Olaf pour récupérer l’héritage des enfants Baudelaire, et sur la célérité de ses derniers pour déjouer ses plans. Le titre de la saga vous donne un indice sur la fréquence et la violence des plans échafaudés par l’acteur.

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire
Neil Patrick Harris en Comte Olaf

Pourquoi on aime ?

Plusieurs raisons. Plein de raisons. TOUTES les raisons ! Certaines sont inhérentes à la série télévisée, d’autres inhérentes aux livres, et d’autres laissées à l’appréciation de chacun. Jugeons la série comme on jugerait un plat culinaire :

 

1 – Visuellement

C’est beau, c’est magnifique, c’est travaillé. Chaque épisode pourrait sortir des studios de Tim Burton sans que ça ne choque personne. Comme dans le film avec Jim Carrey, la photographie des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est un élément primordial des 18 épisodes que compte la série à ce jour. Les paysages sont réussis, et donnent à la série une sensation d’intemporalité, on ne sait pas quand l’histoire se déroule, mais globalement ça importe peu. Certains enchaînements de plans, notamment dans les changements « Narrateur/Histoire », sont parfaitement maîtrisés, et renforcent cette impression générale.

 

2 – L’histoire

Même si, de prime abord, l’histoire ne semble pas être très originale, elle est servie par de nombreux éléments qui font de la série un incontournable. Et un des éléments les plus importants est la présence très intrusive du narrateur. Par un procédé relativement peu usité, mais qui a depuis fait des émules, le narrateur prend souvent place au premier rang, soit pour apporter des éléments spécifiques et utiles à l’histoire, soit pour faire des digressions qui pourront éventuellement être utiles par la suite. Impossible de ne pas relever le fait que, depuis le générique du 1er épisode, jusqu’à la fin du 18ème, le narrateur encourage les téléspectateurs à utiliser leur temps de meilleure manière.

Pour qui aime les énigmes, les puzzles, les jeux de lettres et les codes, cette série est un véritable petit bijou. Pour se sortir de leur Désastreuses Aventures, les Orphelins Baudelaire devront résoudre des anagrammes, des acrostiches, et des énigmes parfois épineuses. Souvent, les jeux sont là pour la beauté du geste, et n’ont aucun lien avec l’histoire proprement dite. A ce sujet, je vous encourage vivement à « étudier » certains noms de personnages, certains noms de lieux, et surtout tous les noms d’épisodes, vous y verrez que l’auteur aime s’amuser avec les lettres.

 

3 – Les acteurs

Il serait totalement absurde d’évoquer la série sans parler de certaines performances d’acteur, avec évidemment Neil Patrick Harris en tête. En reprenant le rôle de Jim Carrey, le comédien s’est lancé un sacré défi. Mais il l’a relevé avec brio, c’est peu de le dire ! Le rôle du Comte Olaf est clairement un rôle de composition pour lui, et on sent qu’il s’amuse comme un petit à incarner ce mauvais acteur, perfide et manipulateur. Il ne vole cependant pas la vedette aux autres protagonistes.

Rares sont les séries où les personnages principaux sont des enfants convaincants. Celle-ci en fait partie, le trio d’Orphelins Baudelaire fonctionne très bien, l’entente entre les trois enfants est palpable. Les personnages secondaires sont eux aussi bien amenés. Que ce soit la troupe du Comte Olaf, ou les personnages récurrents de Poe et sa secrétaire, entre autres, tous sont là pour servir l’histoire.

 

En Bref

On adore, on adhère, on visionne/revisionne, et on conseille à tire-larigot. De par son originalité, la série se démarque du paysage télévisuel actuel. On se prend très vite à l’histoire, on s’attache aux personnages, et on ne peut s’empêcher d’apprécier l’humour noir, parfois cynique présent tout au long des épisodes. Une troisième saison est prévue pour clore définitivement la série.

Quittons-nous sur le générique, qui est probablement l’une des meilleures annonces pour la série :