[ITW] Dans l’Œil d’un Créa : Sarah, Producer du studio Douze Dixièmes

Ça y est, la 10ème édition de la Paris Games Week est terminée, mais le travail n’en n’est pas fini pour autant, loin de là. C’est la phase où tu commences à trier les différentes cartes de visite et que tu te rends compte de l’ampleur du travail à fournir. Mais je ne m’en plains pas, j’ai pu faire de nombreuses rencontres. Comme avec Sarah, directement sur le stand Jeux Made In France de la PGW. Elle est producer au sein du studio francilien Douze Dixièmes. Elle me présente leur première création : Shady Part of Me, un puzzle game poétique avec une thématique particulière. Bonne découverte !

BDN : « Sarah, peux-tu nous présenter le studio Douze Dixièmes et nous expliquer ce que tu y fais ? »

Sarah : « Je suis Sarah, producer au sein du studio Douze Dixièmes qui est localisé à Saint-Ouen. Douze Dixièmes est un studio de développement de jeu vidéo, cela fait 2 ans qu’il a ouvert et nous sommes en train de travailler sur notre premier jeu Shady Part of Me. Le nom du studio est malheureusement perdu dans les tréfonds de notre mémoire. Il a été dur à trouver et a été le résultat d’une nuit entière il y a deux ans à lancer des propositions toutes plus farfelues les unes que les autres. Douze Dixièmes a fait l’unanimité. »

On représente en partie les studios français, c’est donc important d’être là.

En quoi consiste le métier de producer ?

« Le métier de producer consiste à superviser le développement du jeu. Je travaille sur la mise en place des plannings de toute l’équipe à petite et grande échelle de temps, qui va faire quoi et à quel moment afin de garantir au mieux une livraison du jeu final dans le temps imparti. Il s’agit aussi de faire la liaison entre le studio et ses potentiels partenaires : pitcher le jeu, gérer les playtests, la localisation, négocier les contrats. Puis, si on a un éditeur, faire la liaison entre ce dernier et le reste de l’équipe. Globalement, ça consiste à savoir exactement qui fait quoi, d’avoir une vision globale du projet sur le long terme et de pouvoir l’adapter à chaque instant à la réalité, ainsi qu’à la transmettre aux autres partenaires du studio. »

Combien de personnes travaillent chez Douze Dixièmes ?

« Nous sommes actuellement 5 personnes à plein temps dans le studio : deux développeurs, un directeur artistique qui travaille avec trois stagiaires en alternance en graphisme (l’un deux sera bientôt embauché à la fin de son stage si notre budget nous le permet), un game designer qui travaille avec un stagiaire en alternance et moi en tant que producer. En plus de ça, nous avons deux business managers et un game designer qui sont associés du studio mais aident régulièrement en parallèle de leurs métiers respectifs. »

C’est quoi le pitch de Shady Part of Me ?

« On avait la volonté de faire un titre autour des questions de psyché et de maladie psychiatriques, mais sans tomber dans tous les stéréotypes que tu peux retrouver sur d’autres jeux comme l’horreur ou l’angoisse. On propose quelque chose de plus culturel où on transmet les ambiances et la réalité autour de ces thématiques. »

On peut jouer en coopération dans le jeu ?

« Non. C’est un jeu solo où tu contrôles 2 personnages, une petite fille et son ombre. Mais fondamentalement, c’en est un seul avec deux personnalités. C’est une expérience solo et c’est ce que l’on a vraiment envie de transmettre aux joueurs avec les émotions appropriées. »

Quelles sont les attentes sur le stand de Jeux Made In France de la Paris Games Week ? Un rapport avec la présence à la Game Connection ?

« On est présent sur le stand Jeux Made in France car on a envie d’y être et que nous avons des choses à montrer.  On est très reconnaissant du travail de Capital Games avec la création de ce stand. On est aussi sur place car on voudrait remercier le CNC et le SNJV qui nous aident beaucoup et sans qui, nous ne pourrions pas montrer Shady Part of Me aujourd’hui. On représente en partie les studios français, c’est donc important d’être là. »

Quand sortira le jeu ?

« L’objectif, c’est de le sortir dans un an sur PC, potentiellement sur console en fonction des finances que l’on va réussir à débloquer. Nous sommes actuellement en recherche d’un éditeur, c’est en cours. Il reste encore beaucoup de chose à faire, mais j’ai l’impression que ça fonctionne bien, j’en suis très contente. Nous avons débuté la production depuis 6 mois, après 1 an et demi de pré-production car nous avons développé notre propre moteur propriétaire. La communication n’a pas encore commencé, mais on sera bien plus actif dans les prochains mois. Ça nous permet de travailler sereinement sans nous mettre de pression en attendant les versions alpha et beta. »

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