Après plus de six années d’attente fébrile et de spéculations incessantes, Hollow Knight: Silksong s’est enfin dévoilé au grand public le 4 septembre 2025. Cette suite tant attendue du chef-d’œuvre de Team Cherry transforme ce qui était initialement prévu comme un simple DLC en une expérience complète et ambitieuse. Mais cette longue gestation a-t-elle porté ses fruits ? La réponse est nuancée : Silksong offre une expérience remarquable qui pousse les limites du genre metroidvania, tout en adoptant une philosophie de difficulté qui divise profondément sa communauté.

Un Nouveau Royaume à Explorer : Pharloom
Silksong nous transporte loin de Hallownest pour nous immerger dans le mystérieux royaume de Pharloom. Cette fois-ci, nous incarnons Hornet, l’ancienne antagoniste du premier opus qui devient l’héroïne de cette nouvelle aventure. Capturée et transportée contre son gré dans ce territoire inconnu, elle doit gravir les hauteurs vertigineuses de ce monde vertical, découvrant au passage les secrets de ses origines
L’univers de Pharloom se distingue par sa diversité visuelle remarquable. Contrairement à l’atmosphère uniformément sombre de Hallownest, ce nouveau royaume propose des environnements contrastés : cités verticales luxuriantes, forêts denses aux tons verts éclatants, cavernes lugubres, et temples lumineux. Cette variété esthétique s’accompagne d’une direction artistique encore plus raffinée, conservant le style dessiné à la main caractéristique de la franchise tout en gagnant en luminosité et en détails.

Hornet : Une Héroïne Plus Agile et Agressive
La transformation la plus notable de Silksong réside dans son protagoniste. Hornet n’est pas un simple avatar de remplacement : elle apporte sa propre philosophie de gameplay. Plus rapide, plus mobile et naturellement agressive, elle offre une expérience de jeu fondamentalement différente du Chevalier sans-nom.
Son arsenal se compose d’une aiguille et de fils qui permettent des combats plus aériens et acrobatiques. Son attaque en plongée diagonale, qui terrorisait les joueurs dans le premier opus, devient désormais un outil de navigation et de combat essentiel. Cette agilité accrue transforme radicalement l’approche de l’exploration et des affrontements, privilégiant la mobilité et la précision plutôt que la résistance brute

Un Système de Progression Repensé
Team Cherry a considérablement enrichi les mécaniques de progression. Le système de Charmes du premier jeu évolue vers des Outils et Emblèmes plus complexes. Ces emblèmes fonctionnent comme des classes prédéfinies, orientant Hornet vers l’exploration, le combat pur ou même l’optimisation des ressources. Cette approche stratégique pousse les joueurs à planifier leurs builds en fonction des défis à venir.
Le jeu introduit également un système d’artisanat utilisant les nouveaux Fragments de Coquille comme ressource principale. Ce système permet de réparer et d’améliorer les outils, ajoutant une dimension de gestion des ressources qui peut devenir problématique lors des phases difficiles.
Une Difficulté Qui Fait Débat
C’est probablement l’aspect le plus controversé de Silksong : sa difficulté accrue. Là où Hollow Knight montait progressivement en complexité, Silksong adopte une approche plus brutale dès les premières heures. La majorité des ennemis communs infligent désormais des dégâts doubles, réservés auparavant aux boss finaux du premier jeu.
Cette philosophie de design s’inspire clairement des jeux FromSoftware. La structure même du jeu repose sur des principes chers aux Souls-like : mort synonyme de perte de ressources, combats plus stratégiques, et zones labyrinthiques aux raccourcis impitoyables. Cette évolution divise profondément la communauté, certains y voyant une évolution naturelle, d’autres une trahison de l’esprit original.

L’Excellence Technique et Artistique
Malgré les débats sur la difficulté, l’excellence technique de Silksong fait consensus. La bande sonore de Christopher Larkin continue d’enchanter avec des compositions encore plus variées et envoûtantes. Chaque zone possède son identité sonore unique, renforçant l’immersion dans ce monde mystérieux.
L’animation gagne également en fluidité, avec des mouvements plus expressifs pour Hornet et des ennemis aux comportements plus sophistiqués. Les combats de boss, point fort de la franchise, atteignent de nouveaux sommets de créativité et de spectacle, même si leur difficulté peut frustrer certains joueurs.
Notre avis
Après avoir passé plusieurs dizaines d’heures dans Pharloom, Silksong me laisse un sentiment mitigé mais globalement positif. Team Cherry a indéniablement créé un chef-d’œuvre technique qui repousse les limites du genre metroidvania. La richesse du monde, la profondeur des mécaniques et la beauté de la direction artistique en font une expérience inoubliable.
Cependant, je ne peux ignorer les choix de design parfois questionnables. La difficulté, bien qu’excitante pour les vétérans, risque d’exclure une partie importante de l’audience qui avait été séduite par l’approche plus équilibrée du premier jeu. Le système de guérison plus punitif et la rareté des points de sauvegarde près des boss transforment parfois l’apprentissage par l’échec en simple frustration.
Malgré ces réserves, Silksong réussit à créer sa propre identité. Ce n’est pas un simple « Hollow Knight 2 » mais une œuvre à part entière qui mérite d’être jugée selon ses propres mérites. Pour les amateurs de défis extrêmes, c’est probablement le metroidvania de la décennie. Pour les autres, l’expérience reste remarquable, à condition d’accepter ses exigences particulières.
| Points Positifs | Points négatifs |
|---|---|
| – Direction artistique sublime avec des environnements plus variés et lumineux – Bande sonore exceptionnelle de Christopher Larkin – Gameplay de Hornet fluide et dynamique offrant une nouvelle approche du jeu Système de progression enrichi avec emblèmes et outils Combats de boss spectaculaires et créatifs Monde de Pharloom vaste et détaillé avec plus de 200 ennemis Durée de vie considérable pour les completionnistes | – Difficulté parfois excessive dès le début du jeu – Système de guérison plus punitif que dans le premier opus – Attaque diagonale problématique pour certains passages de plateforme – Rareté des bancs près des zones difficiles – Système de Fragments qui oblige au farming après les échecs – Exploration moins récompensante avec des objets souvent décevants – Courbe de difficulté déséquilibrée qui peut rebuter les nouveaux joueurs |
Le jeu est disponible sur Steam et console
https://store.steampowered.com/app/1030300/Hollow_Knight_Silksong


