[Test] The Lost Child : au frontière de l’irréel

Noyé sous les annonces de l’E3 et les nouveautés du moment, The Lost Child apparaissait comme le RPG capable de m’enchanter. Propulsé en Europe par Koch Media, The Lost Child est le nouveau bébé de Takeyasu Sawaki. Cet habitué des titres qui font chavirer, nous propose une nouvelle aventure dans la continuité d’El Shaddai. Exit le hack n’slash, ici le format dungeon-crawler fait la loi ! Cette fabuleuse épopée mettant en scène une bataille entre le bien et le mal vaut-il le coût ? Voyons cela tout de suite !

Entre Lucifel et Cthulhu, mon cœur balance

The Lost Child, édité par NIS America, nous raconte l’histoire extraordinaire de Hayato Ibuki. Ce jeune homme est un journaliste spécialisé dans l’occulte qui enquête sur une mystérieuse vague de suicides dans la station de métro d’Akihabara, quand soudain quelqu’un le pousse sur les rails d’un train ! Une inconnue le sauve et lui demande de prendre soin d’une mallette étrange avant de disparaître. Et comme cela ne suffit pas, voilà que Lua, un soi-disant ange, se met à coller Hayato Ibuki partout, proclamant qu’il est l’élu. Mais, de qui ? De quoi ?

En ouvrant la mallette, vous serez doté de l’arme qui vous aidera à vous en sortir : un pistolet appelé Gangour permettant de sceller et d’invoquer démons et anges. Vous voilà plongé au milieu d’un combat entre le royaume des cieux et celui des démons.

Dès les premières minutes, l’univers m’a totalement enchantée. Il vous envoie à la figure un nombre impressionnant de références bien connues de la pop culture sans oublier de rendre totalement hommage aux œuvres de Takeyasu Sawaki, lui-même. On croise donc forcément Lucifel, personnages important d’El Shaddai mais on n’oublie pas non plus Lovecraft pour le côté démoniaque ! Cthulhu et Hastur vous amuseront (ou pas, en fait) dans un donjon digne de vos pires cauchemars. En matière de personnages, The Lost Child en a de vraiment singuliers, on pourra s’y attacher vraiment vite. L’ensemble est porté par une mise en scène qui ravira surtout les amateurs de mangas et d’animation japonaise. On y retrouve de surcroît des animations sympathiques bien qu’un peu trop rares à mon goût. Le tout soutenu par un scénario travaillé et pas si compliqué à comprendre !

The Lost Child monsters and boss

 

J’en reviens au côté manga et animation japonaise, cela pourra déranger certains. Notamment sur le chara-design un peu hasardeux des monstres, mais pas que. Car si l’idée de base de The Lost Child me plait, je dois vraiment me concentrer pour jouer et oublier que les personnages (bien que sympathiques) sont surtout là pour jouer les poupées figées et sortir des répliques franchement dignes d’un mauvais épisode de Gundam. Hayato a un look d’idol de seconde zone et ne semble pas capable d’éprouver des émotions alors que sa coéquipière Lua ne cesse de parler tout le temps en portant des tenues vraiment décalées…

 

Vous apprendrez à aimer fouiller les donjons

On peut voir que The Lost Child se joue en trois phases qui permettent de ne pas (trop) s’ennuyer. La première est une phase d’investigation. Une fois dans votre bureau de journaliste, vous pourrez suivre des enquêtes via votre tableau de liège. Vous allez devoir enquêter à la façon Digimon Story Cyber Sleuth, en remplissant des quêtes et en fouillant tous les quartiers pour continuer le scénario principal, sans vous sentir coincé éternellement dans les donjons. Cette phase d’investigation permet de rencontrer les étranges personnages étranges qui vous aideront à avancer. Cela vous permettra aussi d’obtenir des objets vitaux pour votre survie dans ce milieu hostile.

La deuxième phase est probablement ma favorite ! Comme dans Digimon, vous allez devoir combattre et capturer des monstres pour agrandir votre équipe ! Car dès le départ, vous n’avez que 2 personnages disponibles et cela ne suffit pas pour gagner. Pour capturer un monstre, il vous suffira d’utiliser le Gangour lorsque l’adversaire est faible. Vous pensez que c’est facile ? Attendez de vous retrouver face à des monstres qui ne vous laissent pas le temps de les attaquer. Tâchez de ne pas trop prendre la confiance car mourir vous ramène directement à l’écran titre. Les sorts de soins vont vite devenir vos favoris… Là où The Lost Child m’a surprise, c’est que pour utiliser les monstres capturés, il faut les bénir et les faire monter de niveaux. On a donc vite fait de s’attacher à ces petites boules immondes.

The Lost Child Lua
Moi quand je me perds dans un donjon…

 

Je vous parlais de The Lost Child comme étant un dungeon-crawler, vous verrez très vite que je ne mentais pas ! La fouille de donjons constitue la troisième phase de jeu. Lorsque vous terminez vos investigations, cela ouvre des “layers”, des réalités alternatives cohabitants avec votre propre monde. Ces couches sont les cachettes favorites des démons (des créatures hideuses qui auraient pu faire peur à Stephen King) et des anges qui peuvent faire ce qu’ils veulent et adorent vous tomber dessus sans prévenir. C’est ici que vous allez chasser les créatures qui constitueront votre équipe, monter en karma et tenter de devenir un élu digne de ce nom.

Bon à savoir : vous disposer d’une option de pilote automatique lorsque vous êtes dans un donjon. Vous n’êtes donc jamais obligé de vous taper tous les déplacements seul. Je remercie grandement NIS America pour cette fonctionnalité qui m’a évité bien des crises de nerfs.

 

Une aventure en dents de scie

J’ai vraiment l’impression que The Lost Child a manqué de temps dans son développement, comme si quelque chose manquait. Le scénario est plutôt bon, l’histoire du conflit entre le bien et le mal est assez cool, les personnages assez sympas et travaillés. Les références sont nombreuses, même si parfois maladroites. L’utilisation du Gangour est vraiment astucieuse, mais tout cela m’a laissé un goût un peu amer en bouche.

Si la capture des monstres est amusante, elle devient vite redondante et l’entraînement est excessivement laborieux. Il faudra vous armer de patience pour bien comprendre le fonctionnement du sacrifice de karma pour augmenter le niveau des créatures, ce karma étant représenté par trois couleurs différentes s’appuyant sur les valeurs « bon », « neutre » ou « mauvais. Théoriquement, chaque monstre possède son type de karma chouchou et il faudra le gaver jusqu’à plus soif. Seulement, comment faire quand, après de longues minutes passées dans un donjon, on se retrouve avec encore trop peu de points permettant de faire évoluer ces créatures ? Le grind ne m’a jamais gêné, mais là franchement… Peu de monde trouvera du plaisir à refaire encore et encore le même petit donjon dans l’espoir d’arriver à ses fins.

Et que dire de la fouille des donjons, LA phase la plus atroce du titre. Lacez bien vos mocassins à glands car vous allez en faire des allers-retours pour ouvrir des portes ou retourner sur vos pas afin d’utiliser un interrupteur pour mieux continuer à explorer un donjon qui devient très vite anxiogène. Sans compter que les décors des donjons ne sont pas toujours aussi soignés que le design des décors externes ou celui des personnages. En 2018, on devrait pouvoir faire mieux, non ?

The Lost Child character

 

Je vous passerai les détails des combats de monstres. L’ensemble est assez kitsch, personnellement, j’ai fini par m’y faire et me dire que cela permettait de se concentrer sur l’histoire. Je ne suis cependant pas certaine que d’autres feront cet effort. On est bien loin de Shin Megami Tensei alors qu’on nage pourtant dans le même genre d’atmosphère. Vraiment dommage.

Pour couronner le tout, The Lost Child ne dispose d’aucune VF pour les voix aussi bien que pour les textes. Je suis bilingue et habituée des RPGs (Team Ni no Kuni à fond !) et jeux nippons, donc ça ne me dérange pas, mais à en croire les chiffres de vente de ce genre de proposition vidéo-ludique, tout porte à croire que la majorité d’entre-vous aura du mal à s’adapter.

 

En bref

The Lost Child est globalement une bonne surprise si vous cherchez un RPG pour passez le temps. Il ne saura probablement pas sortir son épingle du jeu par rapport aux sorties actuelles bien plus abouties (ok, sauf Agony). On a tôt fait de penser qu’il ne fait pas le poids face à un Shin Megami Tensei ou encore un Digimon Cyber Sluth, alors que ce n’était pas si difficile de faire aussi bien, sinon mieux.

Le jeu peut être pesant à cause de son rythme inégal, ses combats oisifs et ses donjons sans grands intérêts, par moment. Étrangement, je ne peux pas dire que The Lost Child est un jeu mauvais. Encore une fois, les personnages sont globalement très bien réalisés, certains échanges verbaux vous feront vraiment sourire. Nous avons devant nous un background plutôt sympa. The Lost Child est définitivement le jeu qu’il faut avoir sur soi lorsque l’on est en soirée. Il sera capable de vous amuser sans qu’on vienne vous piquer la manette !

The Lost Child est un jeu vidéo disponible sur PlayStation 4, PlayStation Vita et Nintendo Switch depuis le 22 juin 2018.

 

Vous aimerez si :
– Attraper et élever des monstres est une passion pour vous.
– Passer des donjons au peigne fin ne vous fait pas peur.
– Vous souhaitez voir Lovecraft sous un autre angle.

Vous n’aimerez pas si :
– Vous avez un minimum d’exigence en terme de graphismes.
– Errer dans des donjons insipides ne vous dit rien.
– Vous achetez le jeu plus de 20€.
– Vous n’aimez pas les jeux sans VF.

 

Nova

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