[Test] Penny-Punching Princess : quand turbo-mandales et avidité font bon ménage !

Il y a quelques semaines, NIS America nous avait conviés à la présentation de plusieurs jeux qui devaient sortir en Europe en 2018. Penny-Punching Princess en faisait partie et s’est pointé sur Nintendo Switch le 30 mars dernier. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un classique, on peut cependant y trouver de quoi s’amuser, pour peu qu’on ne soit pas réfractaire à mettre des mandales en boucle. Un jeu qui n’affiche pas d’ambitions délirantes mais qui tient son pari.

La vengeance est un plat qui se mange… avec une calculette

Dans un monde où l’argent est roi, où le capitalisme est devenu la règle et dans lequel un énorme chat pingre fait office de Dieu, une princesse prend les armes et tente de venger son royaume et son père, victime d’un gang de fourbes dragons. En chemin, elle recrutera une parente à elle, devenue zombie, pour coller des mandales à ses ennemis et corrompre ceux qu’il ne serait pas utile de tuer.

Dans les faits, jouer à Penny-Punching Princess se passe en deux temps : celui sur le terrain, où vous combattez les ennemis de la Princesse (puis d’Isabella qui est disponible un peu plus tard), et celui dans le royaume que vous reconstruisez. Dans la première phase, vous évoluez dans un terrain clos qui vous demandera d’enchainer les affrontements et d’explorer votre environnement pour accumuler le plus possible d’or, ce même or qui vous permettra d’acheter les ennemis (y compris certains boss), les pièges et des cercles de guérison. Avec la calculette de la princesse (ou bien en mangeant les ennemis avec Isabella), vous pourrez faire disparaître un de vos opposants puis utiliser de manière limitée leurs capacités sur le terrain, leurs effets étant très variés et leur découverte une part non négligeable du plaisir de jeu. Après un petit temps d’adaptation qui demande à comprendre le gameplay de la princesse et la manière, assez jouissive, dont elle peut enchaîner les tartes, concentrer la force d’un coup ou bien déclencher une attaque spéciale liée à son équipement, le jeu prend sa vitesse de croisière. Il est alors possible de multiplier les escarmouches, qui sont toutes jouables à volonté, pour gagner de l’argent ou bien acheter un ennemi ou un piège bien précis afin de fortifier son royaume.

Ce royaume en question correspond à la deuxième phase, celle de gestion. Vous pouvez y construire de nouveaux équipements ou bien des statues qui vous donnent des points d’expériences qui sont également nécessaires pour booster vos statistiques. Tout ce dont vous avez besoin, c’est 1) d’or 2) d’avoir acheté un certain nombre de monstres et de pièges bien précis. Ce qui va vous forcer à retourner dans certains stages pour grinder l’or et les monstres, sachant qu’un monstre acheté ne vous donne pas d’or, au contraire, et qu’il parfois réfléchir avant d’acheter pour garder ses économies au cas où un monstre trop difficile à tuer pourrait être corrompu à la place. Je fais partie de ceux qui adorent ce genre de mécanique, je suis donc tombé dans Penny-Punching Princess et j’y ai passé de nombreuses heures. Cependant, le manque de variété des niveaux peut parfois s’avérer lassant. La difficulté est correcte, il est vraiment nécessaire de bien se goinfrer d’ennemis pour garder ses stats constamment à jour, bien qu’il soit possible de revenir au début du dernier étage emprunté en cas de game over, rien de trop punitif donc. Heureusement, les ennemis et leurs patterns sont suffisamment variés pour que l’intérêt du gameplay reste constant, bien que le jeu rame parfois lorsque l’écran affiche trop d’ennemis et de pièges, sans que cela n’empêche de continuer à jouer.

 

Penny-Punching Princess
Il est possible d’acheter le triangle que vous voyez afin de lancer des gros boulets sur vos ennemis. Et c’est jouissif.

 

Mais pourquoi tous les majordomes s’appellent-ils Sébastien ?

L’intrigue est en effet assez légère, il est d’ailleurs possible de la passer totalement lors des phases de dialogue qui précédent et suivent les affrontements. Quelques situations insolites, des blagues un peu potaches mais pas grand-chose de plus : la princesse reste muette et c’est Sébastien, son majordome insectoïde, qui s’occupe de la parlotte. L’histoire de la revanche d’une princesse dépossédée de son royaume est assez basique et sans grands suspens, les quelques « twists » rencontrés lors du chemin étant finalement assez prévisibles. Il y a plus de chances que vous continuiez à jouer pour découvrir de nouveaux monstres et buffer vos deux héroïnes plutôt que de savoir à tout prix quel sera le destin de vos personnages. La mandale est ici plus importante que le contexte : c’est une perte sèche pour tous ceux qui espéraient un univers travaillé comme Nippon Ichi peut les créer, à la fois délurés et très inventifs. Ici, on met des coups de poings à profusion et on achète tout ce qu’on peut. Quant à la musique, elle est fonctionnelle mais rien d’inoubliable, si ce n’est quelques passages d’accordéons dans la musique du royaume. Rien d’invasif ni de mémorable donc.

Bref, bien que Penny-Punching Princess ne soit en aucun cas un incontournable du genre, il permet de se détendre après le travail ou bien entre deux sessions d’un autre jeu plus exigeant. Puisqu’il est possible d’enchainer les combats très facilement et qu’on puisse passer l’histoire sans perdre de temps, on peut sans problème l’utiliser comme défouloir. On regrettera que la mécanique de la calculette puisse parfois être difficile à utiliser en plein combat, ou bien que la partie gestion du jeu reste très simple, nous obligeant simplement à acheter toujours plus d’ennemis. Cela dit, le gameplay reste solide et amusant. Il ne tient qu’à vous de savoir si vous vous lasserez au bout de quelques heures ou bien si la boucle accumulation d’argent/achat d’ennemis/level up vous satisfera assez pour en voir le bout. On saluera en tout cas l’ambition de meler beat’them all arcade et RPG, et la furieuse sensation de bonheur lors que l’invocation bien placée d’un énorme monstre balaie toute opposition : l’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue… à grands coups de torgnoles.

 

Penny-Punching Princess
Personnellement je préfère le gameplay d’Isabella mais la princesse est elle aussi très fun à contrôler, surtout pour enchaîner les claques sans s’arrêter.

 

Vous aimerez si :

– Vous aimez coller des mandales à profusion avec un bon gameplay.
– Acheter vos ennemis et leurs pièges vous attirent et vous donne une sensation de pouvoir.

Vous n’aimerez pas si :

– Vous cherchez un semblant d’histoire pour justifier les dites mandales.
– Les beat’them all vous ennuient assez vite si leur univers n’est pas suffisamment barré.