[Test] Nantucket : la baleine n’est pas de sel

La brume commence à se lever. Mais où se cache donc ce monstre ? Plus d’un mois que nous le cherchons avec mon équipage. John, mon meilleur homme, est mort dans sa dernière attaque. Le jeune mousse est grièvement blessé. Le docteur ne sait pas si l’on pourra sauver sa jambe. J’évite de me rappeler les noms de mon équipage maintenant, ils meurent trop souvent. Nous allons devoir retourner à Nantucket pour faire le plein de vivres et recruter de nouveaux hommes. Moby Dick, je n’aurais de repos que lorsque que tu seras morte.

Pour vous parler franchement, Nantucket est une vraie bonne surprise. J’en avais rapidement entendu parler mais je n’avais pas retenu grand chose. Qu’est-ce que j’ai été bête, ce jeu est une vraie petite perle. Un game design aux petits oignons mêlant gestion, exploration et combats. Gros fan de 4X, j’ai immédiatement été sous le charme du jeu. Les petits gars de Picaresque studio ont fait un travail titanesque pour retranscrire l’esprit du livre de Herman Melville en jeu vidéo.

 

Moby dick pics

Le jeu commence par vous demander de choisir un avatar. Choisissez votre nom et distribuez des points de compétences dans quatre catégories différentes : la chasse, la navigation, la science et la fabrication. Chacune de ses compétences vous apportera des bonus actifs lors des phases de combat et des compétences passives lors du jeu. Le jeu se découpe en plusieurs phases. Vous vous retrouvez tout d’abord au port de Nantucket qui fait office de hub de jeu. Ici, vous pouvez recruter votre équipage ; ce que vous ferez souvent, vu le rythme auquel meurent vos compagnons. Vous pouvez aussi voir les actualités avec le journal, vous réapprovisionner en matières premières et en vivres et aussi améliorer votre bateau ou même en acheter un nouveau au chantier naval. Un système convenu mais qui a le mérite d’être clair et efficace.

Nantucket
Les ports font office de hub du jeu.

Mais ce n’est pas tout ça ! Il est temps de partir écumer les mers et essayer de gagner un peu d’argent. Votre première quête est disponible dans le journal, il est question d’aller explorer les territoires de pêches de l’atlantique nord pour trouver de la baleine. Avec votre petit sloop pourri (c’est le qualificatif dans le jeu), vous partez donc explorer la zone. Et vous voilà aux prises avec votre premier combat du jeu. Dans un système mêlant l’aléatoire avec des tirages de dés et des compétences acquises plus vous gagnez d’expérience. Il s’agit de former votre équipe de trois marins par bateau et de lancer les dés. Vous avez la possibilité de lancer des dés dans les différents catégories de compétences évoquées plus haut. Le dé de la chasse vous permet d’attaquer vos ennemis, le dé de la science de vous soigner, le dé de navigation permet des manœuvres d’évitement vous mettant à l’abri des attaques et enfin, le dé de craft vous permet de pouvoir relancer l’un des dés. Un système qui rappelle un peu certains RPG. Ajoutons à cela que les différentes conditions météo aléatoires, lors des tours de jeu, pourront vous donner des bonus ou des malus. Le jeu n’invente rien mais le fait encore une fois de manière efficace.

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L’écran des combats avec les différents bateaux et équipages.

Appel d’offres

L’autre gros morceau du jeu, c’est sa partie gestion. Gérer son équipage sera indispensable pour réussir dans votre épopée. A vous de choisir si vous voulez recruter un membre d’équipage déjà bien boosté mais dans ce cas il sera payé chèrement. Une autre façon est de recruter un petit matelot et de le faire monter en niveau tranquillement pour le former selon le type de tâches que vous comptez lui faire accomplir.

En effet, il y a quatre catégories de membres d’équipage, soit autant que les catégories de compétences. Vous pourrez recruter des tueurs de baleine expérimentés, des médecins, des cuistots ou des navigateurs. Chacun ayant leurs propres compétences particulières qui viendront s’ajouter sur leur dé de combat ou débloqueront des améliorations pour votre bateau. Selon vos aventures, des événements aléatoires peuvent survenir et selon votre façon de les résoudre, vos membres d’équipages pourront gagner des traits. Que ce soit la possibilité de remonter le moral de tout le monde lors de longs voyages ou de rationner efficacement vos vivres. Les traits sont très nombreux et peuvent influencer grandement la réussite d’une expédition.

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Les traits sont nombreux et les bonus ou malus sont bien vus.

L’autre grosse partie de la gestion est celle de votre bateau. Comme dit plus haut, vous commencez avec un petit rafiot mais vous pourrez rapidement passer à de plus gros vaisseaux. Pour les débloquer, vous devrez pouvoir payer son coût mais aussi avoir fait assez de recherches d’améliorations. Les bateaux ont tous des différences bien marquées. Choisir entre plus d’hommes d’équipage (qui sous-entend moins de revenus au retour de la chasse), plus de place en soute, un poste de cuistot (ce qui coûte une place à bord mais maintient le moral de l’équipage), les combinaisons sont multiples. Selon vos choix, votre aventure pourra être complètement différente à chaque run. Encore une fois, rien de nouveau mais c’est simple et efficace.

 

Nan ! Tu quêtes

Mais Nantucket ne s’arrête pas là. Vous trouverez des missions dans les journaux et une fois un peu monté de niveau, les quêtes principales reprenant l’histoire de Moby Dick feront leur apparition. Diverses missions devront être accomplies pour enfin pouvoir découvrir l’emplacement de la bête. Autant vous le dire tout de suite, ces quêtes sont ardues. Avec un pic de difficulté très élevé dès que vous arriverez chez les indiens Haida, il vous faudra être bien préparé au niveau de votre bateau et de votre équipage pour espérer arriver au bout. Ces quêtes sont joliment mises en scène par des animations reprenant la direction artistique du jeu, façon gravures du 19ème siècle.

Nantucket
Les cutscènes sont joliment mises en scène.

Petit point faible du jeu, sa durée de vie. Si vous ne comptez pas vous aventurer hors des zones de l’histoire et partir en exploration, comptez 10 heures pour en venir à bout. Une durée de vie assez honorable mais si vous essayez d’avoir le meilleur bateau et le meilleur équipage, c’est une trentaine d’heures qui vous attendent. Une durée de vie finalement plus que correcte pour celles et ceux qui se lanceront pleinement dans l’aventure. La rejouabilité est plus que correcte au vu des multiples combinaisons et choix que permettent le jeu.

Avec sa direction artistique façon gravures du 19ème siècle, Nantucket est donc un bon jeu. Les phases de gestion et d’amélioration n’inventent rien mais sont efficaces et claires. Les événements aléatoires et choix qui en résultent apportent vraiment un plus. A conseiller à tous ceux qui aiment les jeux de gestion et d’aventure. Nantucket est disponible sur PC.

Vous aimerez si :
– Vous voulez vivre la grande aventure des chasseurs de baleines du 19ème siècle.
– Vous aimez les jeux de gestion et de stratégie.
– Vous cherchez un gameplay qui a fait ses preuves.

Vous n’aimerez pas si :
– Manipuler les chiffres et les dés vous rebute.
– Vous n’aimez pas lire.